Né sur le sol maya, le chocolat a du faire un fameux chemin avant de conquérir l'Europe puis de trouver - en Wallonie - des chocolatiers de génie. C'est en 1912 que Jean NEUHAUS invente la « praline » comme nous appelons ici la fameuse bouchée au chocolat offerte en « ballotins » pour le plus grand bonheur des gourmands. La sélection des meilleures matières premières, la finesse du broyage, le savoir-faire et la créativité des chocolatiers wallons ont fait de la passion du chocolat une industrie florissante.
Récoltée à l'origine en Amérique du sud, la fève de cacao donna naissance au « chacau haa », délicieuse boisson réservée aux dieux et seigneurs de l'endroit. Si Christophe Colomb découvrit le cacao lors de son quatrième voyage en 1502, il n'en fit pas grand cas et il fallut attendre 1519 et un rapport d'Hernando Cortes à Charles Quint pour que soit mentionnée la précieuse fève. C'est alors que commence sa (douce) conquête du monde. Marins, marchands et voyageurs vont répandre la bonne nouvelle - et la fève- dans tous les ports d'Europe. Est-ce un hasard, le siècle des lumières (XVIIIe) sera aussi celui du chocolat. Mais ce n'est qu'au XIXe siècle que le stade de la fabrication artisanale, quasi confidentielle, est dépassé. Dès 1840, la maison BERWAERTS fabrique des pastilles, des tablettes et des figurines en chocolat. Suivie un peu plus tard par de nouveaux chocolatiers comme DELANNOY à Tournai ou NEUHAUS à Bruxelles. Au XXe siècle enfin, le chocolat se démocratise et sa consommation est accessible à tous. En 1905, cinquante chocolatiers faisaient déjà la renommée du chocolat wallon par-delà les frontières. Et aujourd'hui Jean NEUHAUS, qui inventa la « praline » en 1912, serait à coup sûr enchanté de savoir que des dizaines de nouvelles chocolateries d'esprit artisanal ont vu le jour ces 20 dernières années...
Mais qu'est-ce qui fait le succès du chocolat wallon ? La qualité et la créativité. Qualité des ingrédients : fèves sélectionnées, parfums naturels, utilisation exclusive de beurre et de beurre de cacao (et non d'autres graisses comme cela est toléré aujourd'hui), broyage et « conchage » parfaits... Qu'il soit noir, au lait ou blanc, présenté en tablettes, en pralines ou en figurines, le chocolat de nos régions offre une saveur généreuse et profonde, incomparable. Forts d'un savoir-faire séculaire, les chocolatiers wallons actuels osent de nouvelles recettes, des présentations jamais vues et d'audacieux mariages.
Si nos voisins allemands, français ou anglais sont nos « fans » les plus gourmands, on savoure le chocolat wallon aux Etats-Unis, au Canada et au Japon. Et les grands noms sont partout synonymes de luxe et de raffinement. On le retrouve aussi bien à l'aéroport d'Amman en Jordanie que dans les services de première classe de grandes compagnies aériennes. Ce goût généreux et cette finesse incomparables, ces irrésistibles idées gourmandes, ont su combler les connaisseurs du monde entier.